A trop bégayer, l'histoire de la Coupe de France des Clubs de pétanque pouvait risquer de s'égarer en route. La dixième édition, disputée à Oloron Sainte-Marie, a pourtant éclairci le paysage national et mis en évidence la domination presque sans partage du DUC de Nice, vainqueur du titre pour la cinquième fois en six ans.
Bercée par une légère bise venue d'Espagne, Oloron Sainte-Marie apprécie peu les changements climatiques.
La phase finale de la Coupe de France de pétanque 2009, disputée les 20 et 21 mars derniers dans la cité des Pyrénées-Atlantiques, a pourtant fait souffler un vent violent en droite ligne des Alpes-Maritimes. Avec en fournisseur officiel de l'agitation ambiante le DUC de Nice.
Tenant du titre, le meilleur club du pays, d'Europe, et donc probablement aussi du monde, a évité de faire dans la légèreté.
Déjà large vainqueur de Ribemont le vendredi matin en quarts de finale (17-4), sans même avoir à disputer les triplettes, le groupe dirigé par Alain Montoro a récidivé dès l'après-midi lors des demies face aux Girondins du CMO Bassens, étrillés 16 à 2 dans une redite de la finale 2008.
Les quelques heures de sommeil avalées pendant la nuit n'allaient pas modifier le cours d'une affaire entendue. La domination niçoise s'offrant même le luxe du temps pour se mettre en œuvre en finale face à Marais Montluçon. Un invité presque miraculé à ce stade de l'épreuve, tant les sévères secousses infligées au tour précédent par les Bretons du Relecq-Kérhuon ont failli lui coûter sa tête (16-15).
« Sur l'ensemble, ils nous dominaient », reconnaissait Denis Olmos, auteur du point décisif lors des triplettes. « Ils méritaient largement de gagner. Heureusement pour nous, il y a eu ce coup du sort qui nous a offerts la place en finale ». Un coup du sort façonné par Olmos lui-même, et dont la dernière boule venait conclure une mène de 6 points pour sauver une équipe alors au bord de l'élimination. Comme reculer pour mieux sauter... en plein vol.
5 titres en 6 ans
Face aux poids lourds niçois, Montluçon fera juste illusion le temps des rencontres en tête-à-tête. Le parfait dosage pour accrocher un peu plus l'audience de l'Espace Laulhère d'Oloron, et lui faire oublier ses convictions de déjà connaître la suite des festivités.
Philippe Quintais, Simon Cortès et Philippe Suchaud, trois des principaux artisans des succès ducistes, auront donc la bonne idée de s'égarer dans leurs affrontements respectifs avec Dasnias, Fazzino et Demuth. Histoire de maintenir sous respiration artificielle un suspense en manque d'air. Les victoires de Séverine Roche, Henri Lacroix et Pascal Miléi ramenant l'affiche à six points partout au terme du premier acte.
Le suivant, les doublettes, effacera toute forme d'incertitude. Victorieux des trois matches, le champion en titre déboulait alors à 15-6 à l'amorce des triplettes. La première suffira, Roche-Lacroix-Suchaud s'imposant aisément face à Jaunet-Fazzino-Demuth (13-4).
Le DUC soufflait finalement les dix ans d'existence de la Coupe de France par un succès 20 à 6 et sa cinquième couronne historique dans la compétition. Le tout étalé sur les six dernières éditions. Seul le Star Master's Barbizon aura trouvé la formule en 2007 et réussi à enrayer la mainmise d'une équipe modelée pour remporter des titres. Et plus que jamais en quête de rivaux.
