Que retenez-vous de l'année 2009 ?
On termine la saison administrative la plus courte de l'histoire, puisqu'elle a démarré en mars. On a d'ailleurs aussitôt initié les réformes que l'on souhaitait mettre en marche. Et ma chance a été de tomber sur un comité directeur avec des gens intelligents.
Vous aviez des doutes sur ce point ?
On sortait d'une élection un peu chaude, et on pouvait craindre de se retrouver comme au milieu d'un conseil municipal, c'est-à-dire avec une majorité et une opposition au sein du comité. Mais au lieu de ça, tout le monde s'est mis au travail ensemble. Ce qui a grandement facilité la tâche.
Vous en parlez presque comme d'une équipe...
C'est tout à fait ça. On fonctionne comme une équipe de rugby, avec de la solidarité, de l'échange et des passes. Certains ont touché plus de ballons que d'autres, mais ça dépend aussi des fonctions de chacun. Je suis très heureux d'attaquer la saison 2010 dans ces conditions. Aujourd'hui, les difficultés de la campagne électorale sont oubliées, ce qui permet de travailler dans la sérénité.
Où en êtes-vous de ces réformes ?
On a ouvert le championnat doublette et tête-à-tête, pour faire en sorte que chaque joueur puisse désormais participer aux deux compétitions. Ce qui n'était pas possible auparavant. On a également lancé le premier Championnat national des clubs et crée une catégorie benjamins (ndlr : 11 ans et moins) afin de mieux sectoriser la pétanque des jeunes. Si ça ne fonctionne pas, on fera en sorte de rectifier le tir. Mais il faut essayer.
Avec comme évolution majeure l'instauration de la carte à puce...
Oui, et je tiens à préciser qu'elle s'est bien déroulée. Selon nos études, seuls neuf départements ont connu des soucis. Ce sont d'ailleurs toujours les mêmes qui ont des problèmes. Mais notre équipe informatique a su faire face. Même si rien n'est évidemment parfait, la situation a de quoi satisfaire.
Vous pensez toujours qu'elle n'est pas à l'origine de la chute des licences ?
La carte à puce a été diabolisée dès le départ. Mais il y a de multiples raisons à cette baisse. D'abord le fait que des clubs continuent à proposer des cartes de membres au lieu des licences. J'ai déjà eu l'occasion de le dire : certains ne jouent pas le jeu. Par ailleurs, on constate un manque évident de solidarité entre eux et les comités ou les ligues. Mais la crise économique aussi est passée par là.
A savoir ?
Quand vous devez dépenser 20 euros tous les week-ends pour participer aux concours, vous finissez par avoir des dépenses mensuelles qui pourraient remplir un caddie de nourriture. Ça amène à réfléchir et parfois, à ne plus venir. Mais, en parallèle, on s'aperçoit que les clubs qui proposent des animations ne perdent pas de licenciés. Il y a donc une réflexion à mener de ce côté.
Précisément, quel est le bilan en chiffres ?
On enregistre une perte de 34884 licences pour 2009, avec des disparités entre le Nord et le Sud, qui recense les plus fortes baisses. C'est très inquiétant, et ça correspond environ à 170 000 euros de recettes en moins. Donc, nous avons là un gros challenge auquel faire face.
Ce sera la teneur de votre discours au Congrès national, début janvier ?
A Épinal (ndlr : les 7, 8 et 9 janvier), pour la première fois, tous les présidents de commissions auront la possibilité de s'exprimer. Ce que j'en attends, c'est d'abord d'éviter les discours futiles et parvenir à un échange positif. Il faut montrer que tout le monde rame dans le même sens que la Fédération.
Vous avez déjà fixé une ligne directrice pour 2010 ?
Des efforts importants seront mis en œuvre sur les problèmes de discipline, notamment, avec la mise en forme d'une charte. Mais nous travaillons aussi à des propositions de concours plus claires et plus complètes. Il faut que les joueurs jouent !
Où en est le projet de suppression de l'alcool sur les épreuves du Championnat de France ?
On avance. Nous avons trouvé un accord avec deux organisateurs pour que la vente d'alcool soit limitée à de la bière, avec des restrictions horaires. Par ailleurs, les lots en nature y seront supprimés dès 2010. Les participants repartiront avec un souvenir et lutteront uniquement pour le maillot.
On sent que cette décision vous tenait à cœur...
Elle va dans la logique de l'évolution de notre sport. Elle démontre aussi que nous ne passons pas notre temps dans des réunions culinaires, mais que nous travaillons. Contrairement à ce que certains pensent. D'ailleurs, je n'ai pas prix un kilo depuis que je suis à la tête de cette Fédération. Comme quoi la pétanque ne fait pas forcément grossir...
Repères
Selon son comité directeur des 21 et 22 novembre, la Fédération française de pétanque et jeu provençal fait état d'une baisse de 34 884 licenciés pour l'année 2009.
Bilan des ligues les plus touchées (en nombre de licences) :
- PACA : |
- 6637 |
- Languedoc-Roussillon : |
- 5349 |
- Midi-Pyrénées : |
- 4439 |
- Aquitaine : |
- 2190 |
- Rhône-Alpes : |
- 2060 |
- Ile-de-France : |
- 1924 |