Du Philippe Séguin amateur de sport, on retient surtout son attachement pour le football. Il s’intéressait aussi à la pétanque ?
Il était amateur, mais sa passion allait surtout vers toutes les disciplines sportives. C’était un fou de sport. D’ailleurs, je n’ai pas souvenir de l’avoir vu jouer aux boules. J’imagine que son emploi du temps ne le lui a pas permis. Mais chaque fois que l’on a fait un championnat ou une grande manifestation pétanque à Épinal, c'est-à-dire tous les ans, il tenait à être présent.
Il se déplaçait personnellement sur les concours locaux ?
Presque tout le temps. Parfois, il ne pouvait rester que dix ou quinze minutes. Mais il se déplaçait et, ça, même quand il était Ministre. Il disait à ses gardes du corps de l’attendre au bord du terrain, et on discutait de pétanque tout en se promenant autour des parties. C’est d’ailleurs lui qui avait souhaité recevoir le Congrès national de la Fédération française.
Dans quelles conditions ?
Il avait lancé l’idée au début des années 90, quand il était maire de la ville. J’ai d’ailleurs toujours son courrier en ma possession.
Quel en était le contenu ?
Dans les grandes lignes, sa lettre disait que, après avoir organisé le Championnat du monde en 1986 et plusieurs épreuves du Championnat de France, il fallait faire venir le Congrès à Épinal.
Je me souviens qu’il avait précisé : "je compte sur vous". Ces derniers mots m'avaient marqué.
Je suis heureux que l'on ait pu lui rendre hommage lors du Congrès, notamment pendant cette minute de silence en son honneur. C'était un moment fort pour tout le monde.
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Quelle image de lui est-ce que vous gardez ?
D’abord, je me souviens avoir été très impressionné la première fois que je l’ai rencontré. Il avait un physique et une voix qui ne laissent pas insensible, mais c’est surtout l’intelligence du personnage qui vous frappe. Il était capable de mener des conversations sur à peu près tous les sujets. C’est quelque chose de rare.
Vous vous souvenez de cette première rencontre ?
C’était en 1985 ou 1986, juste avant le Championnat du monde. On était reçu dans son bureau avec mon président de l’époque, Bernard Duc, et on était resté muet d’admiration de le voir téléphoner, écrire un courrier, tout en nous écoutant. Nous, on se demandait s’il s’intéressait réellement à ce qu’on racontait, puis d’un coup il reprenait un point dont nous avions parlé dix minutes plus tôt. Comme si de rien n’était. Je ne suis pas sûr que beaucoup de personnes soient capables de faire ça.
Parcours
Philippe Séguin est né le 21 avril 1943 à Tunis et mort le 7 janvier 2010 à Paris.
Député des Vosges (1978-1986).
Maire d'Épinal (1983-1997).
Membre (1979-1986) et vice-président (1979-1983) du conseil régional de Lorraine.
Vice-président de l'Assemblée nationale (1981-1986).
Secrétaire national du RPR (1984-1986).
Ministre des Affaires sociales et de l'Emploi (1986-1988).
Député des Vosges (1988-2002).
Président de l'Assemblée nationale (1993-1997).
Membre du conseil politique du RPR.
Président du groupe RPR à l'Assemblée nationale (1997).
Président du RPR (1997-1999).
Président du groupe RPR au Conseil de Paris (2001-2002).
Conseiller de Paris, élu dans le XVIIIe arrondissement (2001-2002).
Conseiller maître à la Cour des Comptes (2003).
Premier Président de la Cour des Comptes (2004-2010).