Que représente pour vous le Mondial La Marseillaise ?
Quand nous avons démarré cette épreuve il y a 48 ans, c’est-à-dire près d’un demi-siècle, elle ne s’appelait pas encore le Mondial La Marseillaise à pétanque. C’est venu bien après. En fait, c’est à la suite d'une rencontre avec Monsieur Paul Ricard que tout a démarré. Il nous a demandés s’il était possible de créer une grande manifestation populaire et c’est lui qui a eu l’idée de la pétanque.
Il faut savoir qu’à cette époque il existait de grands concours autres que les nôtres. Il y avait notamment celui de La Provençale à la longue qui réunissait environ 2500 équipes. Nous, on était plus modeste. On a démarré avec un peu plus d'un millier de joueurs… ça remonte. Je crois que les gens n’étaient pas encore près pour une manifestation de grande ampleur. La pétanque était même considérée comme un jeu de plage, de village. Pas autre chose.
Comment est-ce que vous avez surmonté cet apriori ?
Nous avons fait le point avec Paul Ricard et ses collaborateurs pour leur expliquer que la première édition n’était pas vraiment un succès. C’était même un "four" comme on dit dans le spectacle. On était en 1962. Mais il nous a dit qu’on tenait là un grand sport et que le monde entier allait s’y mettre. Il fallait juste savoir être patient. On a donc initié la deuxième édition, et le succès a été immédiat. D’un coup, on avait presque doublé le nombre d’équipes. On a réalisé qu'on était dans le vrai à cet instant précis.
Un "vrai" qui dure depuis près de 50 ans…
Disons que nous avons construit Le Mondial année après année, pierre après pierre, en lui donnant sa couleur et en faisant admettre la pétanque comme un grand sport. Ce que peu de gens croyaient possible. Aujourd’hui, cette manifestation est devenue incontournable, et elle le doit notamment aux plus de 300 personnes qui travaillent à son bon fonctionnement.
Quelles sont vos attentes pour l’édition 2009 ?
Comme je suis une personne optimiste de nature, j’espère toujours le meilleur. On devrait enregistrer plus de 10000 personnes inscrites (ndlr : 12972 l'an passé). Une chose est sûre, c’est que l’on aura encore une fois un fort soutien médiatique. Et comme le disait Yves Mourousi en son temps, le Mondial La Marseillaise est "le Roland-Garros des boules".
Ce sera aussi l'occasion de jeter un œil sur le Trophée des personnalités.
Cette année, nous les appelons les Salvador de la pétanque, comme il y a les César du cinéma. Il y aura un nouveau trophée Henri Salvador créé par le sculpteur André Barelier. Il est normal d’honorer Henri qui a créé le Mondial avec nous. On a donc vu sa femme Catherine, qui nous a apportés les boules avec lesquelles il a joué pendant plus de quarante ans.
On note aussi une arrivée massive des équipes internationales. Comment est-ce que vous décryptez ce nouvel élan ?
La saison passée, on avait des pays comme la Chine, le Japon, les États-Unis, la Suède, les pays du Maghreb ou encore Madagascar, pour à peu près une vingtaine de nations. De ce fait, nous avons fait de la compétition un événement festif. Mais je pense aussi que nous avons contribué à l'essor de la pétanque au plan international. J'en veux pour preuve la venue d'une chaîne de télévision chinoise il y a deux ans. Il semble évident que de nombreux pays se mettent à cette discipline et progressent très rapidement…
REPERES :
Le Mondial La Marseillaise, c'est…
- 27 kilomètres de jeux délimités et numérotés.
- 109 000 m² aménagés pour l'accueil des joueurs.
- 12 972 concurrents en 2008, pour 25 944 boules utilisées, soit près de 20 tonnes d'acier.
- Plus de 4 000 parties à disputer.
- 150 000 euros d'indemnités en jeu.
- Environ 150 000 spectateurs sur cinq jours.
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