Le Mondial de Millau est donc toujours aussi difficile. C’est une épreuve magnifique, une fête populaire, mais de plus en plus éprouvante pour la plupart des joueurs.
Si l’on dit du Mondial La Marseillaise qu’il est le "Roland-Garros des boules", Millau est bel et bien le "Paris-Roubaix". Une compétition tortueuse qui vous fait parfois terminer une partie à cinq heures du matin. Pour le sommeil, on verra plus tard…
Ce rythme soutenu n’est pas accessible à tous. Jo Farré, Passo et moi-même en avons d’ailleurs subi les conséquences. On a bien joué, on s’est régalé, mais il a fallu se coltiner dès le tomber du lit la triplette Quintais-Miléi-Cortès. Au moment où d’autres dégustent croissants et pains au chocolat.
Avec un Philippe en pleine bourre, les affaires ont mal tourné, à l’instar de beaucoup d’autres, dont certains déambulaient comme de vrais zombies. Peut-être une question d’âge…
Le Paris-Roubaix des boules
La jeunesse est justement le nerf de la guerre et l’avenir de la pétanque. Un aspect parfaitement assimilé par les organisateurs. Avec la part donnée aux concours de jeunes, le Mondial de Millau se veut la référence en la matière.
Ici, les enfants ont accès aux champions et se voient offrir les meilleures conditions, notamment par le biais des éducateurs. On touche là un aspect primordial. C’est à nous, acteurs des sports de boules, de les mettre sur le devant de la scène.
Avant beaucoup d’autres, Damien Mas a compris cette évolution nécessaire. Nous avons choisi de lancer le Mondial des Jeunes dans ce sens. Aujourd’hui, l’initiative a pris toute sa légitimité et doit se poursuivre.
Jean-Pierre, son fils, qui a pris la succession aux côtés de Claude Lacan, Claude Bonneviale et Bernard Rouquayrol, en a parfaitement conscience. Pour l’édition 2010, nous comptons d’ailleurs en poursuivre le développement. Une politique encourageante et enthousiasmante.
Reste désormais au Mondial de Millau à avoir accès aux médias. Quand ceux-ci s’intéresseront enfin de près à l’événement, l’épreuve aveyronnaise n’aura aucun complexe à faire. Pour l’heure, le Mondial La Marseillaise est, à mon sens, inégalable, précisément parce que la télévision et Internet lui accordent une grande place. Millau, de même que l’Europétanque, ne bénéficie pas encore de ce traitement. La convivialité et l’esprit bon enfant qui régnaient cette année encore au Parc de la Victoire doivent y contribuer.
Au passage, j’en profite pour souhaiter bon courage à mon ami Damien, au moment où il traverse des heures difficiles. C’est un homme extraordinaire, un battant, qui s’en sortira quoi qu’il arrive. La pétanque a besoin de lui. Comme nous tous.
Champion du monde en 1992, Marco Foyot a remporté sept titres de champion de France. Son palmarès affiche notamment six victoires au Mondial La Marseillaise et six au Mondial de Millau.
