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Santé : le claquage
L'air de ne pas y toucher, la pratique de la pétanque et du jeu provençal peuvent provoquer des douleurs musculaires et des blessures. Conseils de spécialistes pour prévenir les claquages.
 
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Une position qui met les muscles inférieurs sous tension.

1 - Quand la mécanique lâche
Si l’un de vos muscles est soumis à une tension ou une contraction trop importante, il se déchire. Dans l’immense majorité des cas, la déchirure intervient de manière soudaine et brutale, en plein effort, avec un bruit sec qui ressemble à un clac, d’où son appellation plus commune de claquage. La douleur est aiguë et est ressentie comme un coup de poignard qui transperce le muscle. Ce syndrome est sans doute le plus répandu chez les sportifs. Il ne doit pas être pris à la légère car il peut entraîner de sérieuses complications.

2 - La violence de l’effort
Plus votre activité physique réclamera de l’explosivité et une débauche d’énergie dans un laps de temps court, plus les risques de déchirure sérieuse seront importants. À ce titre, les joueurs de provençal en sont plus souvent victimes. La course d’élan et la tension extrême du bras lors du lancer sont des moments propices au claquage. Dans un tel sport, il est rarement anodin, les fibres musculaires étant souvent sectionnées.

3 - Une fatigue insidieuse
Lors d’une activité physique, le métabolisme produit de l’acide lactique responsable des crampes et des courbatures. Au fur et à mesure de la fatigue, la concentration en acide lactique explose et les fibres musculaires deviennent fragiles et cassantes. Afin d’assurer son évacuation, il est indispensable de s’étirer après chaque activité sportive et de s’hydrater beaucoup. D’une manière générale, restez à l’écoute de votre corps.

4 - Le froid : de l’ennemi à l’ami
Le froid est l’un des facteurs déterminants dans l’apparition des claquages. Lorsque la température extérieure est très basse, les fibres des muscles de votre corps sont beaucoup plus rigides. Elles se "cassent" donc plus facilement si elles sont trop tendues ou trop contractées. Il est donc important de bien s’échauffer en hiver.

5 - Claquage ou tendinite ?
Chez le bouliste, les articulations de l’épaule et du coude sont sans doute les plus sollicitées. L’imbrication extrême des tendons, ligaments et muscles dans cette zone rend une douleur difficile à diagnostiquer. Sachez que les douleurs tendino-ligamentaires sont sourdes, diffuses et progressives, alors que celles issues de lésions musculaires sont plus violentes et localisées. En outre, lorsque le muscle est déchiré, vous sentez une perte notable de la force et du tonus de ce dernier, qui peut aller jusqu’à l’impotence totale. L’articulation est immobilisée. À la palpation, un creux peut se faire sentir, signe de la rupture. L’hématome qui apparaît progressivement ne laisse plus de doute sur l’arrachement musculaire.

6 - Un traitement léger mais long
Dans les instants qui suivent l’accident, il faut stopper l’écoulement sanguin dans le muscle. Si vous n’avez pas de glace, l’application d’un bandage élastique pendant plusieurs jours limitera l'œdème ou l’hématome. La rééducation suivra, notamment par la physiothérapie. Grâce à la stimulation du muscle par des courants électriques doux, le kinésithérapeute favorise la cicatrisation des fibres. Enfin, une rééducation physique active allant de une à quatre semaines va permettre au muscle de se redévelopper.

7 - Échauffez-vous !
Nombre de claquages s’observent pendant l’échauffement, lorsque le muscle, à froid, manque de souplesse. Gardez à l’esprit qu’un échauffement long et peu intense est beaucoup plus profitable que des efforts soutenus et répétés sur une courte période. Portez des vêtements amples qui facilitent votre liberté de mouvement. Pour un effort demandant de la précision, de la puissance et de la vitesse d'exécution, il faudra au moins quinze minutes d’échauffement pour minimiser les risques d’accident et de claquage éventuels.

8 - Notre recette pour l’échauffement…
Courir au moins 5 minutes à petite allure en intérieur ou au moins 8 minutes par temps frais. Si la sensation de chaleur est insuffisante, il faut augmenter la durée de la course sans accélérer son allure pour ne pas entamer ses réserves d’énergie. Compléter par une série de 5 flexions-extensions des genoux. Faire une série de 30 cercles d’épaules (en inversant le sens de rotation à la moitié), suivie d’une série de 50 crispations des poings-ouverture complète de mains pour échauffer les muscles des mains et des avant-bras. Les plus sportifs peuvent compléter ces exercices avec des flexions de bras et des abdominaux.

 

 L'avis du docteur Michel-Dominique Plancque, kinésithérapeute


Les ruptures musculaires partielles sont plus préoccupantes que les ruptures totales, car l’espace entre les fibres musculaires ne se comble pas toujours totalement. Cela occasionne des douleurs et des complications secondaires. Puisqu’un muscle ne peut être suturé, il est parfois nécessaire de transformer la rupture partielle en rupture totale pour paradoxalement mieux la soigner.


80 à 90 % de la capacité musculaire revient en 4 à 6 semaines. L’un des éléments importants de la rééducation est la remusculation du membre atteint qui a perdu en volume, en tonus et en puissance.


Le potassium et le magnésium préviennent la tendance aux claquages. Il faut donc boire une eau qui est riche en ces éléments. De plus, l’hydratation facilite l’élimination des toxines, tout comme les étirements. Néanmoins, la nature de l’activité physique reste un facteur déterminant.

 
Dossier réalisé par Jean-Christophe Castelain, pour Boulisme.
Photo : © Marc Pheulpin.
 
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