Comment votre ligue a-t-elle traversé 2009 ?
Pour ce qui est des licences, on suit la tendance générale. En Bourgogne, on a perdu cette année un peu plus de 840 licenciés sur les quatre départements, ce qui correspond à 7% de chute. On reste donc sous la moyenne nationale qui, elle, frôle les 10%.
Quelle analyse faîtes-vous de la situation ?
C’est surtout une question de renouvellement des générations. Tant qu’on ne réussira pas à faire venir les jeunes, on ne s’en sortira pas. La pétanque vieillit et ne parvient pas à être suffisamment attractive par rapport aux autres sports. Elle résiste dans les campagnes, mais pas assez dans les grandes villes.
Votre réponse à la baisse des licences passe par les jeunes ?
Il me semble, oui. C’est pourquoi on a cherché à créer des écoles de formation sur la région, avec plus ou moins de réussite. Avant 20 ans, on joue rarement à la pétanque, on le sait bien. Mais il faut quand même chercher à fidéliser les jeunes.
On met souvent en cause l’informatique pour expliquer cette baisse...
Imputer la baisse des licences à l’informatique est une aberration. On ne peut pas se contenter de cet argument, car c’est aussi la faute des dirigeants. Nous devons tous nous remettre en question.
"Les longueurs des compétitions ne sont pas adaptées"
On vous sent assez dur sur le sujet ?
Trouver des solutions au problème n’est pas simple, mais je considère que le vieillissement des dirigeants ne va pas aider. Quand on a 70 ans, on n’a pas la même pêche qu’à 25 ans. Il nous faut des dirigeants plus jeunes. Mais quand je dis ça, je me fais un peu mal…
Les formats des épreuves ne compliquent-ils pas la clarté de la pétanque ?
Leurs longueurs ne sont pas adaptées. Quand je jouais au rugby, je savais d’avance à quelle heure je rentrerais. Dans les concours de pétanque, je pars des fois le samedi matin pour ne rentrer que le dimanche. C’est une contrainte difficile à faire admettre dans un couple. Mais il y a aussi un problème sur le nombre de compétitions et le nivellement des valeurs.
A savoir ?
C’est bien joli de vouloir attirer tout le monde sur un même championnat, mais ce sont souvent les mêmes qui gagnent. Or, si un joueur modeste peut prendre du plaisir à se mesurer à bien plus fort que lui, à force de perdre il finit par en avoir marre. En Bourgogne, nous avons instauré une formule A-B-C, dans laquelle chacun participe à trois concours. Ça évite d’avoir à rentrer chez soi au bout de deux parties, et ça permet aussi à ces concurrents dits "petits" de jouer entre eux. Ce format fonctionne plutôt bien.
Pour une meilleure exposition, ne manque-t-il pas un grand club à Dijon, le chef-lieu de la région ?
A Dijon, il y a beaucoup de sports. Le foot, le basket, le hand-ball et le hockey prennent une bonne part des budgets alloués par la municipalité. Et nous, quand on arrive avec notre petite valise, il devient difficile de se faire entendre. Mais il existe néanmoins des clubs importants à Dijon, comme la Pétanque du Drapeau. Le problème est qu’ils sont souvent pillés. A croire que la Bourgogne ne produit pas que des bons vins…
Repères
Joël Plaut est né le 14 février 1954 à Lucy-sur-Yonne (89).
Il est président de la ligue Bourgogne depuis 2009.
Il a passé 12 ans au comité de Côte-d’Or, dont 8 en tant que président.
Licencié à Marsannay-la-Côte.
La ligue Bourgogne recense 10442 licenciés contre 11284 en 2008 (-842).