Mondeville n’aime pas l’ordre établi. Cette commune de 10 000 habitants affiche une forme de plaisir à bousculer la hiérarchie avec, en bélier attitré, son équipe féminine de basket. De 1989 à 1996, l’USO a ainsi gravi les échelons, passant du niveau régional à l’élite.
Sept ans, pour cinq accessions : difficile de mieux faire. Les filles de Mondeville ont même disputé trois fois l’Euroligue, l'épreuve majeure en Europe, et gravé leur nom au palmarès de la Coupe de France (1995 et 1999). Comme un mimétisme local, dans cette ville limitrophe de Caen, la Coupe nationale sourit aussi aux boulistes.
L’Union sportive ouvrière, version pétanque, a atteint à deux reprises les quarts de finale de la compétition depuis trois ans. En 2010, elle a même éliminé Gaillac, l'un des favoris, avant de tomber face au futur vainqueur, Bassens.
Pas un mince exploit, dans une épreuve disputée par plus de 2700 clubs.
Dans le grand huit
Mais voilà, la performance a un prix. Avec l’importance des frais, un souci récurrent, les Mondevillais se voient contraints de faire une croix sur la prochaine édition. "Le porte-monnaie ne suit plus", soupire Jean-Pierre Gimelli, le président depuis 1993.
"Notre déplacement à Bron en mars, pour les 16e de finale, nous a coûtés plus de 3000 euros. Tout ça pour repartir 15 jours après..." Un brin désabusé, cet ancien champion de France triplettes (1987), président délégué du comité du Calvados, veut pourtant maintenir le cap d’une politique tournée vers les jeunes, au sein d’un club sacré champion de ligue en 2009, et désormais installé dans le grand huit national.
Des motifs de fierté pour égayer un tableau qu’il regarde en face, sans concession. "Malgré nos efforts, nous sommes passés de 109 licenciés à 70, en quatre ans. La pétanque ne fait pas rêver les jeunes, et elle attire difficilement les partenaires. Aujourd'hui, nous payons l'image qu’elle véhicule depuis trop longtemps..."