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La pétanque est-elle un jeu d'équipe ou plutôt une activité individuelle ? Enquête.
 
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Pétanque, seul ou à plusieurs ?
Dans son Livre rouge de la pétanque, l’auteur Christian Châle décortique la discipline. Il y pose aussi une question de fond : la pétanque est-elle un jeu d'équipe ou une activité individuelle ?
 
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Individuel, doublette ou triplette : quel est le format le plus adapté à la pétanque ?

Comment faut-il considérer la pétanque ? Traditionnellement, elle se veut jeu d'équipe, notamment avec la mise en avant de la triplette. Toutefois, à y regarder de plus près, quand on joue, on est seul dans le rond, seul à faire le geste décisif qui va faire gagner ou perdre. Alors que beaucoup de sports se jouent à partir de la bonne exécution de passes, à la pétanque vous ne pouvez pas passer votre boule à votre partenaire pour qu'il la joue à votre place. La pétanque est, par essence, une activité individuelle.

Quand vous vous entraînez, vous cherchez à donner le meilleur de vous-même, tant au point qu'au tir. Vous faîtes des séries pour évaluer votre niveau et pour devenir plus performant. En aucune manière, vous ne vous projetez mentalement dans le cadre d'une formation doublette ou triplette. En tant qu'activité individuelle, sa pratique à bon niveau n'est pas à la portée de tous. Il ne s'agit pas seulement d'être un grand tireur ou un excellent pointeur, il faut être les deux et avec régularité.

Qu'est-ce qu'un bon tireur ?

L'analyse du tir montre combien il est difficile de se maintenir à un bon niveau. Entre six et dix mètres, on peut penser qu'un grand tireur ne devrait jamais manquer. Et pourtant, c'est loin d'être le cas! Par moment, sans que l'on puisse se l'expliquer, rien ne va plus. Est-ce lié à la méforme ? Peut-être, mais celle-ci est déjà difficile à expliquer.

Comme disait le grand Otello, "la méforme relève d'un mystère dont personne n'a jamais trouvé la clé. Tel jour tout va bien, vous vous demandez comment on peut manquer les boules, et le lendemain, sans raison particulière, les boules sortent de travers, l'état de grâce a disparu".

Le tir est extrêmement capricieux, variable à souhait. Il dépend, en effet, de plusieurs paramètres physiques : l'amplitude du mouvement, sa vitesse, la rotation du poignet, ou encore la sortie de main.

Le point également, mais de façon moins visible, car le joueur a toujours la possibilité, dès qu'il se sent mal à l'aise, d'assurer en faisant rouler, ou d'envoyer en demi-donnée. La plus petite variation de l'un de ces facteurs suffit à donner un résultat négatif.
De plus, la position statique favorise l'accroissement du stress et constitue un handicap.

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Pour Philippe Suchaud (ici sous le regard d'Henri Lacroix), le tir est souvent une réussite. Pas pour tous...

Une question importante se pose : quand on est dans le rond et que l'on exécute le geste pour tirer ou pointer, faut-il s'appliquer à analyser dans les moindres détails son mouvement, s'attacher à bien le contrôler ? Ou, au contraire, faut-il se fier seulement à son adresse naturelle, confirmée par un entraînement régulier et intensif ? La réponse est difficile.

Elle dépend de la manière dont chacun se concentre, mais une chose est sûre : l'analyse dans l'action nuit à la performance. L'esprit doit donc se focaliser seulement sur un point bien précis : la boule à frapper ou le point à gagner. Pour faire simple, plus on pense à son geste quand on joue, moins on a de chances d'être efficace.

Deux types de joueurs

De façon très schématique, on observe deux types de joueurs : celui qui joue d'instinct et celui qui a besoin de concentration. Tous deux s'attachent à éviter tous les éléments qui engendrent le stress. L'instinctif va dans le rond et exécute son mouvement en ne pensant à rien d'autre qu'à la qualité de son bras, comme par exemple Dylan Rocher. Celui qui a besoin de concentration, comme Christian Fazzino, prend le temps de s'isoler dans sa bulle pour se relâcher totalement et trouver la sérénité nécessaire pour être performant.

Nul doute que la pétanque ramenée à l'individu requiert toutes les qualités pour la faire considérer comme un véritable sport. Le grand joueur de pétanque est vraiment un sportif. Il doit posséder les qualités mentales communes à tout sportif de haut niveau : la motivation, la capacité de concentration, la confiance en soi, la maîtrise de ses émotions et l'esprit combatif.

Même si son jeu n'implique pas un engagement physique important, il présente à l'évidence, en plus de son adresse, un profil psychologique tout à fait comparable à celui d'un Roger Fédérer (tennis) ou d'un Tiger Woods (golf). L'essentiel reste encore de savoir si la pétanque, telle qu'elle est pratiquée, peut être considérée comme un véritable sport.

 Le livre rouge de la pétanque

"Je pratique ce jeu depuis plus de cinquante ans et la réflexion que je porte à son sujet se veut objective et correspond à ce que pensent beaucoup de joueurs et beaucoup d’anonymes.

Par son titre, "Le livre rouge de la pétanque", on comprend qu’il s’agit d’un positionnement d’iconoclaste. Pourquoi un tel choix ? Tout simplement pour secouer les esprits face à la situation dramatique que vit cette discipline depuis plus de dix ans et qui n’est plus en mesure de s’améliorer, si elle reste sur la même voie". - Christian Châle.


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Le livre rouge de la pétanque
 
Extrait tiré de "Le livre rouge de la pétanque" de Christian Châle (avec l'accord de l'auteur).
Photos : © Marc Pheulpin.
 
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